"Virtualité
ou Illusion du Bonheur"
Chorégraphie
: Max-Laure Bourjolly
Direction
artistique : Alex Benth
(création musicale également
avec PM)Interprètes
: Philippe Almeida, Emmanuelle
Crivelle, Malik Guemazi, Djenaba Kone,
Stéphane Lubin et François
M'Bida
Scénographie
: Louis Gérard Biet
Direction
technique : Halim Kherbouche
Trois
écrans suspendus dans le ciel
scénique. Des chiffres qui
défilent, et deux lettres qui
apparaissent, B et S. C'est la marque
de fabrication de la compagnie Boogi
Saï, littéralement "danse
endiablée". La musique,
mélange mécanique, minimaliste
de sons électroniques rythme
ces apparitions vidéesques.
Puis, les danseurs se présentent
dans cet univers obscur, masqués
et vêtus d'une combinaison large
et légère de couleur
cuivre. Qui sont-ils ? Ils n'ont pas
de carapace, comme les personnages
de "Drop It !" (de Frank
II Louise), ne ressemblent pas à
des sauveurs ou sauveteurs du genre
humain, mais appartiennent bel et
bien à un autre monde. Et cet
autre monde est celui dans lequel,
nous nous plongeons tous à
vive allure, par choix, par nécessité
et puis parce que l'être humain
ne peut pas se retenir de vivre l'évolution
propre à son époque.
Et là, vous exultez ou vous
êtes désolés,
et oui : la virtualité. On
peut admettre que certains Tombent
Raides, écrivent des articles
pour la toile géante et béante
(!) - Internet - et que d'autres,
comme Boogi Saï, réfléchissent
par le corps, et la danse à
cette fosse virtuelle, pour en comprendre
ses modalités et ses finalités.
C'est ainsi qu'on découvre
quatre personnages, quasi-identiques,
plus un qui incarne un homme perdu,
seul et désabusé, en
quête de puissance dans le virtuel.
Ces personnages masqués se
confondent sous nos yeux, se séparent,
se libèrent tantôt avec
fougue, tantôt avec discipline.
Je tairai le secret de fin, mais je
dirai que, même si c'est un
spectacle résolument hip hop,
c'est-à-dire une danse dérivée
de recherches en hip hop, "Virtualité
ou Illusion du Bonheur" trouve
de formidables énergies venues
d'ailleurs, pour ses déplacements
dans l'espace scénique, sa
musique, sa lumière et également
pour une interprétation personnelle
et inspirée des danseurs.
Un spectacle à commander pour
sa ville, et à recommander
et pas virtuellement !
Drey.K
- Octobre 2001
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