Rencontres 2001 de la Villette à Paris

       

 




"Virtualité ou Illusion du Bonheur"

Chorégraphie : Max-Laure Bourjolly
Direction artistique : Alex Benth (création musicale également avec PM)Interprètes : Philippe Almeida, Emmanuelle Crivelle, Malik Guemazi, Djenaba Kone, Stéphane Lubin et François M'Bida
Scénographie : Louis Gérard Biet
Direction technique : Halim Kherbouche

 


Trois écrans suspendus dans le ciel scénique. Des chiffres qui défilent, et deux lettres qui apparaissent, B et S. C'est la marque de fabrication de la compagnie Boogi Saï, littéralement "danse endiablée". La musique, mélange mécanique, minimaliste de sons électroniques rythme ces apparitions vidéesques. Puis, les danseurs se présentent dans cet univers obscur, masqués et vêtus d'une combinaison large et légère de couleur cuivre. Qui sont-ils ? Ils n'ont pas de carapace, comme les personnages de "Drop It !" (de Frank II Louise), ne ressemblent pas à des sauveurs ou sauveteurs du genre humain, mais appartiennent bel et bien à un autre monde. Et cet autre monde est celui dans lequel, nous nous plongeons tous à vive allure, par choix, par nécessité et puis parce que l'être humain ne peut pas se retenir de vivre l'évolution propre à son époque. Et là, vous exultez ou vous êtes désolés, et oui : la virtualité. On peut admettre que certains Tombent Raides, écrivent des articles pour la toile géante et béante (!) - Internet - et que d'autres, comme Boogi Saï, réfléchissent par le corps, et la danse à cette fosse virtuelle, pour en comprendre ses modalités et ses finalités. C'est ainsi qu'on découvre quatre personnages, quasi-identiques, plus un qui incarne un homme perdu, seul et désabusé, en quête de puissance dans le virtuel. Ces personnages masqués se confondent sous nos yeux, se séparent, se libèrent tantôt avec fougue, tantôt avec discipline.
Je tairai le secret de fin, mais je dirai que, même si c'est un spectacle résolument hip hop, c'est-à-dire une danse dérivée de recherches en hip hop, "Virtualité ou Illusion du Bonheur" trouve de formidables énergies venues d'ailleurs, pour ses déplacements dans l'espace scénique, sa musique, sa lumière et également pour une interprétation personnelle et inspirée des danseurs.
Un spectacle à commander pour sa ville, et à recommander et pas virtuellement !


Drey.K - Octobre 2001

 
 

 

 Rencontre avec la chorégraphe Max-Laure Bourjolly