Pour
commencer, je voudrais savoir comment
tu es venu au Hip Hop ?
Je
suis venu au Hip Hop par le breakdance
et, lorsque j'étais enfant,
j'écrivais beaucoup de poèmes
et d'histoires en tous genres, je
suppose que le fait de rapper est
venu comme une progression naturelle.
Tu
es venu au Hip Hop en écrivant
des textes, je me demandais comment
tu es venu à la production
?
Dès
que j'ai pu mettre la main sur du
matériel, j'ai commencé
à faire des beats. J'ai toujours
vouloir faire des beats, c'était
juste une question d'opportunité
par rapport au matériel.
Ton
premier EP "Fat Head" est
sorti en 1992, qu'est-ce que la sortie
de ton premier album représente
pour toi aujourd'hui ?
Cela
vient clore tout ce que j'ai fait
jusqu'à maintenant, je suis
libre à présent de commencer
quelque chose d'autre sans avoir à
penser à finir de vieux morceaux.
Es-tu
satisfait de l'accueil que le public
et la presse ont réservé
à "Biro Funk" ?
Oui,
je n'ai vraiment pas à me plaindre
parce que tout le monde semblent apprécier
au moins quelques morceaux de l'album.
Les critiques ont toutes été
incroyables.
Comment
ton travail en tant que producteur
a-t-il évolué depuis
ton premier EP ?
Mes
productions sont devenues plus funky
et plus précises. Travailler
sur l'album était difficile
parce que vous avez besoin de plusieurs
styles de morceaux sur un album. Je
peux faire cinq bons beats mais ils
sonneraient tous un peu de la manière,
alors j'ai dû me forcer à
être varié. Mais c'est
bien aussi de pouvoir avoir des beats
d'autres producteurs.
Peux-tu
expliquer la signification du titre
"Biro Funk" ?
J'écris mes rimes avec
des stylos -que vous appeler stylos
bille en France - et le funk c'est
là d'où vient la musique.
Le
morceau "The Grip" comporte
un message politique intéressant,
es-tu engagé dans la politique
? Et penses-tu que les emcees devraient
écrire plus par rapport à
des sujets politiques ou sociaux ?
Je ne dirais pas que je suis
dans la politique mais je m'intéresse
à ce qui se passe autour de
moi dans le monde. Je préfère
parler de politique plutôt que
de Hip Hop parce que je trouve cela
plus intéressant de nos jours.
Oui, je pense que le Hip Hop devrait
se politiser davantage, quand Public
Enemy et tous les groupes "politisés"
sont apparus dans les années
80, ils ont fait une différence
dans la vie des gens de façon
positive. Je pense qu'à l'heure
actuelle peu d'artistes le font, au
lieu de rester conscient, le Hip Hop
apprend désormais aux gosses
à être idiots et matérialistes.
Tu
écris aussi sur la pollution
et l'environnement, l'écologie
est-ce quelque chose dans lequel tu
es engagé ?
Non, encore une fois je fais
simplement attention à ce qui
se passe autour de moi. L'environnement
affecte la qualité de vie donc
cela concerne chacun d'entre nous,
et puis je n'ai pas envie de parler
des mêmes choses que tout le
monde.
Sur
le morceau "Don't Drag Me In",
à qui t'adresses-tu ?
Je parle de la vie en général,
des erreurs que les gens font ("you
make your own mistakes"),
le morceau fait référence
aux gens avec lesquels je traînais
quand j'étais ado.
|