Rencontre avec Braintax

 

 




Fondateur du label londonien Low Life Records en 1992, Joseph Christie aka Braintax, également emcee et producteur est l'auteur entre 1992 et 1999 de trois Eps remarqués outre Manche par la presse spécialisée. Braintax vient de sortir un premier album enthousiasmant sur lequel il convie des amis de toujours : Mystro (MC) et Harry Love (DJ, membre des Scratch Perverts), présents sur scène à ses côtés mais également Task Force, Jehst et Skinnyman (M.U.D. Fam). Des amis qui ont d'ailleurs aussi sorti des morceaux sur son label.
La ténacité dont fait preuve Braintax est plus que louable et les difficultés financières qui ont frappé le label entre 1992 et 1997 n'ont pas réussi à entamer son amour du Hip Hop et sa détermination à créer une structure indépendante de grande qualité.
Nous avons donc voulu en savoir plus à l'occasion de la sortie de son premier album intitulé "Biro Funk".

 

 

Pour commencer, je voudrais savoir comment tu es venu au Hip Hop ?

Je suis venu au Hip Hop par le breakdance et, lorsque j'étais enfant, j'écrivais beaucoup de poèmes et d'histoires en tous genres, je suppose que le fait de rapper est venu comme une progression naturelle.

Tu es venu au Hip Hop en écrivant des textes, je me demandais comment tu es venu à la production ?

Dès que j'ai pu mettre la main sur du matériel, j'ai commencé à faire des beats. J'ai toujours vouloir faire des beats, c'était juste une question d'opportunité par rapport au matériel.

Ton premier EP "Fat Head" est sorti en 1992, qu'est-ce que la sortie de ton premier album représente pour toi aujourd'hui ?

Cela vient clore tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, je suis libre à présent de commencer quelque chose d'autre sans avoir à penser à finir de vieux morceaux.

Es-tu satisfait de l'accueil que le public et la presse ont réservé à "Biro Funk" ?

Oui, je n'ai vraiment pas à me plaindre parce que tout le monde semblent apprécier au moins quelques morceaux de l'album. Les critiques ont toutes été incroyables.

Comment ton travail en tant que producteur a-t-il évolué depuis ton premier EP ?

Mes productions sont devenues plus funky et plus précises. Travailler sur l'album était difficile parce que vous avez besoin de plusieurs styles de morceaux sur un album. Je peux faire cinq bons beats mais ils sonneraient tous un peu de la manière, alors j'ai dû me forcer à être varié. Mais c'est bien aussi de pouvoir avoir des beats d'autres producteurs.

Peux-tu expliquer la signification du titre "Biro Funk" ?

J'écris mes rimes avec des stylos -que vous appeler stylos bille en France - et le funk c'est là d'où vient la musique.

Le morceau "The Grip" comporte un message politique intéressant, es-tu engagé dans la politique ? Et penses-tu que les emcees devraient écrire plus par rapport à des sujets politiques ou sociaux ?

Je ne dirais pas que je suis dans la politique mais je m'intéresse à ce qui se passe autour de moi dans le monde. Je préfère parler de politique plutôt que de Hip Hop parce que je trouve cela plus intéressant de nos jours. Oui, je pense que le Hip Hop devrait se politiser davantage, quand Public Enemy et tous les groupes "politisés" sont apparus dans les années 80, ils ont fait une différence dans la vie des gens de façon positive. Je pense qu'à l'heure actuelle peu d'artistes le font, au lieu de rester conscient, le Hip Hop apprend désormais aux gosses à être idiots et matérialistes.

Tu écris aussi sur la pollution et l'environnement, l'écologie est-ce quelque chose dans lequel tu es engagé ?

Non, encore une fois je fais simplement attention à ce qui se passe autour de moi. L'environnement affecte la qualité de vie donc cela concerne chacun d'entre nous, et puis je n'ai pas envie de parler des mêmes choses que tout le monde.

Sur le morceau "Don't Drag Me In", à qui t'adresses-tu ?

Je parle de la vie en général, des erreurs que les gens font ("you make your own mistakes"), le morceau fait référence aux gens avec lesquels je traînais quand j'étais ado.

 

 

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