En
Hip Hop, qu'est-ce que tu aimes en
ce moment ? Et ici, en Nouvelle Zélande,
quel genre de Hip Hop aimes-tu ?
Les quelques crews que j'aime,
c'est sans doute les Footsouljahs
de Wellington et les Deceptikonz d'Auckland,
ce sont des gars jeunes, ils ont faim,
ils ont une passion nouvelle, parce
que tu sais je suis pas vieux mais
j'ai senti que je devais partir vers
le Japon, et aller dans d'autres endroits.
Parce qu'après avoir été
plongé dans un album pendant
un an, tu te sens ailleurs, et tu
n'as pas envie de faire du Hip Hop
pendant quelque temps. Mais dans ce
jeu, si tu veux rester à bord,
tu dois toujours être en train
de créer. Donc j'ai travaillé
à la maison, j'ai fait des
beats mais je n'ai rien écrit.
J'ai donc environ quarante ou cinquante
beats, mais au moins je peux me rabattre
dessus pour le prochain album et pour
l'album sur lequel je bosse en ce
moment.
D'accord,
quand est-ce qu'il sort ?
Cette année, en septembre.
Il s'appellera "2nd Testament".
Et
au niveau international, quel genre
de Hip Hop aimes-tu ?
Internationalement,
je dirais que c'est toujours Kris,
a.k.a KRS-One, quel est son dernier
album? (il se pose la question) KRS-One,
il me sidère, j'adore ce qu'il
fait, c'est toujours brut. Et au niveau
de l'écriture, les mecs comme
Pharaohe Monch, j'adore son style
de "jacket" et ses jeux
de mots. Je pense que Pharaohe Monch
est l'un des meilleurs emcees que
j'ai entendu.
Il
produit aussi sa musique ?
Oui, elle chante une chanson
sur l'album qui s'appelle "Saboteur"
et ça fait longtemps maintenant
qu'elle est dans le Hip Hop.
Je
crois que c'est fait, non ? En Nouvelle
Zélande, tu as une audience
large et pas exclusivement Hip Hop,
non ?
Oui,
bien sûr, bien sûr.
Et
te sens-tu membre de la scène
Hip Hop internationale ? Y a-t-il
des gens qui t'intéressent
et avec qui tu aimerais travailler
un jour ?
Oui,
un autre gars pour qui j'ai un grand
grand respect c'est Jeru The Damaja.
Je l'ai rencontré, à
Hawaii,il était super sympa,
un gars comme moi. Je me rattache
à tous ces rappeurs du monde
entier, parce qu'on est tous assis
dans nos studios, on écrit,
on utilise un stylo, du papier et
on est tous là à essayer
de faire des trucs bien pour nous,
d'en vivre, pour nous, nos enfants,
et si on n'a pas d'enfants, alors
c'est pour la famille. Donc je peux
me sentir proche de chacun de ces
emcees, avec leurs écouteurs,
rappant, raturant, réécrivant,
en train de tout refaire encore et
encore. C'est ce qu'un emcee fait,
et quand tu as tant d'estime et d'intérêt
pour un emcee, quand tu les rencontres
Tu fais exactement la même chose.
Ils passent par les mêmes difficultés
que toi, c'est juste que certains
sont plus écoutés que
d'autres. Donc, c'est un dur labeur,
et j'ai du respect pour n'importe
quel emcee qui sort un album
lui donner un coup de pouce en fait.
Tu
t'intéresses à la scène
spoken word et slam des Etats-Unis
?
Le spoken word ?
Oui.
J'ai
fait quelques concerts avec Michael
Franti, de Spearhead.
Il
est venu ici ?
Oui,
et il fait pas mal de spoken word
et pour moi c'est la même chose,
c'est juste du Hip Hop sans beat.
J'imagine que je pourrais me tenir
debout ici, rimer un de mes morceaux
et prendre mon temps, poser des emphases
sur certains mots et les gens diraient
"Ouahh !", et c'est le spoken
word. Mais le spoken word c'est de
la poésie, le Hip Hop c'est
de la poésie et rimer pour
moi c'est de la poésie, que
ça rime ou pas. Mais le "emceing"
pour moi c'est vraiment du sens commun,
j'imagine avec pas mal de jeux de
mots, certains comprennent et d'autres,
non.
Et
avec qui aimerais-tu collaborer dans
le futur ?
J'aimerais faire un morceau
avec Kris un jour, ou Jeru The Damaja.
Oui, KRS-One, oui.
Quand
ils veulent ?
Oui,
ça n'a pas d'importance, si
je peux les inviter sur un morceau.
J'ai eu un délire comme ça
avec Black Eyed Peas. J'ai joué
avec eux en Australie, et j'espère
que j'aurai la première partie
quand ils viendront ici, c'est une
question d'intensité avec un
groupe live. Certains n'utilisent
pas de groupe live et se contentent
de platines, et je respecte ce choix
sans problème. Mais quand on
en vient à un pur truc, c'est
excellent, et quand c'est nul, c'est
nul.
Il
y a pas mal d'artistes aux Etats-Unis
qui font des live avec du jazz.
Oh,
The Roots.
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