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Culture,
musique et attitudes du Hip Hop
est
un homme discret et pourtant très actif
dans l'univers du Hip Hop. Luttant depuis
des années pour l'amour du Hip
Hop à
travers son label guerrier Wordsound.
Toujours à l'affût, pour
mieux capter les sons et les mots de l'underground.
S.H. Fernando Jr est un grand bonhomme,
oeuvrant de façon dévouée pour la culture
Hip Hop. Il a collaboré avec les
plus grands acteurs de la scène underground
new yorkaise, Prince Paul, Anti Pop Consortium,
Mc Paul Barman et bien d'autres. C'est
retranché dans son camp de base
à Crooklyn (Brooklyn,
NY) que nous l'avons rencontré.
Tu
es pratiquement inconnu en Europe, peux-tu
te présenter brièvement ?
S.H. Fernando Jr aka ''Skiz'' de la fameuse
organisation WordSound.
Quelles
ont été tes principales motivations dans
l'écriture de "The New Beats" ?
J'ai été poussé à écrire "The New Beats",
un, pour mon amour du hip-hop avec lequel
j'ai grandi, et deux parce que j'avais remarqué
qu'il y avait beaucoup de désinformation
et surtout une véritable ignorance à propos
de la culture hip-hop dans la presse grand
public.
Tu
as travaillé durant un an et demi sur ce
livre, comment s'est organisé ton travail
?
J'ai en réalité travaillé deux ans sur le
livre de la recherche à l'édition. Je savais
que le Hip Hop est de toute façon une scène
artistique dynamique et que je ne pourrais
donc pas espérer prendre tout ce qui s'y
passait, j'ai alors décidé de faire en sorte
que chaque chapitre représente une facette
de la culture. Les artistes que j'ai choisi
pour les interviews servaient à illustrer
les points que j'essayais de mettre en évidence.
Quelques-uns de ces artistes - comme Das
EFX - ne sont même plus là, mais ce chapitre
entier (''En direct de nulle part'')
montre comment un nouvel acte pénètre dans
l'industrie, et ce qu'il prend et ce à
quoi sont confrontés les artistes. Une information
comme celle-ci sera toujours utile, même
si ces artistes ne sont pas, à ce moment-même,
en train de produire un impact considérable
sur la scène. Quand j'ai eu mon contrat
initial pour le livre avec Doubleday aux
Etats-Unis, ils voulaient que j'arrive à
rendre mon manuscrit final en 8 mois seulement,
pour moi mon travail était amputé, mais
la discipline, l'organisation et mon amour
pour ce que je faisais m'ont aidé à passer
outre.
Quelles
ont été les rencontres les plus marquantes
que tu as faites pendant
tes recherches ?
Les moments mémorables que j'ai vécus en
travaillant sur le bouquin ont inclus le
fait d'aller à Los Angeles pour la première
fois, pour faire le chapitre sur la côte
ouest (''Gettin' Paid''), et je traînais
avec le gang bangers
à Watts, juste après les émeutes à LA, au
moment de la trêve des gangs. Je me souviens,
j'étais dans un voisinage des ''Bloods''
(rouge), je sortais avec des
'' Bloods'' et je portais une veste
bleue.
Même s'il
y avait une trêve, et qu'ils disaient que
tout irait
bien, j'étais vraiment
parano parce que je sentais que j'étais
une cible
portant du bleu (la couleur du gang rival
les ''Crips''). Mais
rien ne s'est passé, ce qui prouve que la
trève était régulière. Une fois, j'étais
aussi au studio de Jazzy Jay dans le South
Bronx pour une session avec Kool G.Rap et
Fat Joe (quand Joe travaillait sur son premier
album). C'était incroyable de voir G.Rap
écrire ses rimes ici et là en à peu près
une heure, et juste les sortir sur cassette
en une prise. Après quand la session a fini,
vers quatre heures du matin, j'ai demandé
à tout le monde comment aller au métro pour
rentrer à Brooklyn (qui est loin du Bronx).
Je me rappelle que Fat Joe m'a dit ''j'espère
que t'as un gilet pare-balles'', mais encore
une fois, Jah observait et s'est assuré
que je rentre à la maison sain et sauf.
Comment
es-tu venu à la musique quand tu étais plus
jeune ?
Ado grandissant, j'étais assez chanceux
d'avoir un frère et une sœur de sept et
huit ans mes aînés, qui avaient une grosse
collection de vinyles dans tous les genres
de musique. Ma mère aussi en avait pas mal.
Ado, j'ai passé pas mal de temps à écouter
cette musique et après j'ai fini par acheter
mes propres disques. Quand le rap a débuté,
je me rappelle l'avoir entendu sur des radios
blacks et j'avais accroché.
Quelles
ont été les musiques qui ont le plus compté
pour toi durant les années ?
Dans ma vie, j'ai été dans pas mal de genres
musicaux et les points marquants ont été
la découverte de Parliament Funkadelic quand
j'étais gosse, Bob Marley et Black Uhuru,
et bien sûr, tout le punk et la new wave
de la fin des années '70 et début '80. Durant
les années '80, je dirais que le heavy metal
et le hip hop ont été mes grosses influences
et après quand je suis rentré à l'université,
fin '80, le hip hop et le reggae ont carrément
tout éclipsé. Dans les années '90, je crois
que ma plus grosse influence fut le Wu Tang.
Ils sont tellement au-dessus et au-delà
de ce qui se passe dans le rap aujourd'hui.
Tu
es toujours hyper actif, quels sont tes
projets du moment ?
Avec
WordSound, on a deux trucs chauds, très
chauds qui vont arriver : l'album solo de
Mr. Dead des Metabolics qui s'appelle "Dawn
of the Dead" et celui tant attendu de
Hawd Gankstuh Rappuh MC's avec Ghatz, qui
sont un peu comme la rencontre de NWA et
The Butthole Surfers. Je suis très excité
par ces albums, parce qu'ils repoussent
les limites du hip hop et de la musique
en général. Je viens aussi de terminer un
script, que je suis sur le point de réaliser.
Le film s'appelle ''Crooked'' et
c'est à propos d'un gamin bizarre, au style
complètement étrange et unique, qui essaie
de percer dans l'industrie musicale commerciale.
Avec Sensational, qui est sur mon label,
le film comprendra d'autres artistes de
WordSound et de la musique aussi. Si les
gens ont aimé Ghost Dog de Jim Jarmusch,
ils adoreront ''Crooked'', parce
que c'est un vrai film musical où la musique
sera la vraie star. C'est aussi pas mal
basé sur la réalité et les vraies choses
qui nous sont arrivées dans ce jeu tortueux.
Dernière
question, que signifie Hip Hop Flow pour
toi ?
Hip-Hop est un élement dynamique et imprévisible,
passant constamment d'une chose à
l'autre. On ne devrait pas entreprendre
de le définir, imposer des restrictions
ou y ranger des catégories. Aimez-le juste
et l'amour des artistes qui vient du cœur
et qui va avec le flow et la confiance nous
mènera vers la terre promise.
Thanks man !
One Love !
Propos
recueillis par Scan.b
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